L'ex-président sud-africain Jacob Zuma, dans une nouvelle attaque contre son successeur Cyril Ramaphosa à un peu plus d'un mois d'une échéance cruciale en vue de la présidentielle, a accusé dimanche ce dernier d'avoir "acheté" son poste de président du parti au pouvoir, l'ANC.
Le Congrès national africain (ANC) doit se réunir mi-décembre pour choisir ou non d'investir M. Ramaphosa candidat à un second mandat lors de l'élection présidentielle de 2024, en le réélisant président du parti.
"Cyril Ramaphosa a été clairement accusé d'avoir dépensé beaucoup d'argent pour acheter son poste de président de l'ANC", a lancé Jacob Zuma devant de nombreux soutiens à Durban (sud-est). Dansant sur scène et scandant "Amandla !" ("Pouvoir !"), il a accusé l'actuel chef d'Etat d'avoir "manipulé le processus démocratique".
Le financement de la campagne de M. Ramaphosa pour la direction de l'ANC en 2017 avait suscité la controverse. Il avait notamment été accusé d'avoir menti au Parlement sur une donation de 500 000 rands (environ 28 000 euros) d'un groupe industriel.
M. Ramaphosa, 69 ans, avait finalement été blanchi par la Cour constitutionnelle et avait pris les rênes du pays après la démission en 2018 de Jacob Zuma, englué dans les scandales. Condamné à 15 mois de prison ferme pour avoir obstinément refusé de répondre à une commission anti-corruption, M. Zuma, 80 ans, a fini de purger sa peine le mois dernier. Il était en liberté conditionnelle pour raison de santé.
Son incarcération en juillet 2021 avait déclenché une vague de violences meurtrières et des pillages dans un contexte socio-économique difficile.
L'ancien président, qui reste le plus grand rival politique de Cyril Ramaphosa, avait déjà porté une violente charge contre lui le mois dernier, l'accusant de "trahison" et d'être "corrompu".
Elu sur la promesse d'éradiquer la corruption, M. Ramaphosa est dans la tourmente depuis plusieurs mois. Il est visé par une enquête autour de mystérieuses sommes en liquide découvertes au cours d'un cambriolage dans l'une de ses propriétés.
Une commission indépendante désignée par le Parlement doit rendre ses conclusions la semaine prochaine. Les résultats de cette enquête pourraient conduire à un éventuel vote au Parlement pour la destitution de M. Ramaphosa, qui a dénoncé une manœuvre politique.
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