Le gouvernement sud-africain a présenté jeudi ses excuses au pays, la crise énergétique prolongée ayant pris une tournure dramatique cette semaine, avec la mise en place de coupures de courant allant jusqu'à 11 heures par jour.
Selon les données de la compagnie nationale d’électricité de l’Afrique du Sud, Eskom, les Sud-Africains ont connu le pire mois de délestage de leur histoire en septembre 2022, avec un déficit total estimé à 1 503 GWh et 572 heures de délestage.
En raison de multiples pannes dans son réseau de centrales à charbon vieillissantes, ainsi que de l'épuisement des stocks de diesel désormais seulement disponibles en cas de grande urgence, l'entreprise publique d'électricité Eskom a été obligée d'augmenter les coupures, qui étaient déjà quasi-quotidiennes depuis des mois dans tout le pays.
"Nous présentons nos excuses au pays pour l'impact et les perturbations", écrit le ministre des Entreprises publiques Pravin Gordhan dans un communiqué. "Les coupures de courant ont un effet dévastateur sur les ménages et le travail, les investissements et le climat économique. C'est totalement inacceptable."
Le principal parti d'opposition, Democratic Alliance, s'inquiète désormais d'un risque de "panne nationale" qui plongerait le pays durablement dans le noir.
Ces coupures de courant, conséquence de mauvais choix politiques, de la corruption et d’une mauvaise gestion de la compagnie publique, augurent d’un hiver encore plus froid pour les Sud-africains. Depuis 2005, le pays peine à alimenter son réseau électrique avec suffisamment d'électricité pour la consommation des ménages et des entreprises, en raison de centrales électriques vieillissantes.
Eskom, accablée par une histoire de mauvaise gestion et de corruption caractérisée, croule sous une dette de 22 milliards de dollars, dont le gouvernement s'est engagé fin octobre à prendre en charge la moitié.
Ces délestages sont d’autant plus graves pour l’Afrique du Sud qu’ils interviennent dans un contexte où le pays, plus grand pollueur africain, est sous pression pour abandonner le charbon au profit d’une énergie plus propre.
Sachant que les centrales à charbon contribuent à plus de 81 % à la production d’électricité, il va sans dire que son abandon risque de perturber davantage l’approvisionnement en électricité du pays. Surtout que les énergies renouvelables, malgré la volonté du gouvernement de les développer très rapidement, ne peuvent pas à court terme répondre seules à la demande d’électricité sud-africaine.
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