Abou Zeid, l’émir d’Aqmi tué dans un raid français et les sept prisonniers, détenus à présent par les Forces Spéciales françaises et leurs alliés de l’armée tchadienne envoyés dans la zone, seraient quatre Maliens, un Algérien, un Mauritanien et un homme du Front Polisario.
Les groupes terroristes au Sahel recrutent à l’intérieur des camps de Tindouf en Algérie. Une vérité que vient de reconnaître, Paris Match (Magazine hebdomadaire de renommée internationale) dans article, publié le 28/02/2013. Les services de renseignement marocains avaient alerté, il y a des années, des conséquences des départs des Sahraouis installés dans le désert algérien vers AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et les autres filières de Daech. L’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait également souligné ce fait à sa manière, dans un rapport de 2014, faisant écho aux mises en garde des responsables du Royaume. Néanmoins, aucune mesure n’a été prise sur le terrain pour circonscrire l’ampleur du phénomène. Une aubaine pour les cellules terroristes qui pullulent au Sahel. Elles disposeront, désormais de djihadistes passés maîtres dans le maniement des armes, la fabrication des explosifs, de surcroît parfaitement adaptés aux conditions de vie au Sahara.
Abdelhamid Abou Zeid, « émir » important d’AQMI et principal preneur d’otages, a été trouvé mort le samedi 23 février après un raid aérien de l’armée française dans la région d’In Sensa, dans le massif montagneux de Tigharghar. Une source proche du renseignement français a confirmé jeudi soir le décès du chef terroriste, indiquant qu’au moins 43 autres personnes étaient mortes avec lui lors des frappes aériennes françaises appuyées par des drones américains et suivies par un raid des Forces Spéciales françaises avec des éléments touaregs.
La nouvelle n’a pas été officiellement confirmée par l’armée française. « Nous n’avons aucune information spécifique sur cette personne » a indiqué le colonel Thierry Burkhard, porte-parole des armées. Il a néanmoins confirmé qu’un raid aérien français dans la zone d’In Sensa avait détruit six véhicules identifiés comme étant des objectifs militaires. Les cadres dirigeants du mouvement rebelle touareg MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), ainsi que des notables de la ville de Kidal, affirment quant à eux que 45 combattants d’AQMI et du groupe islamiste Ansar ad-Dine sont morts durant le raid français. Le MNLA indique en outre que ses combattants, qui épaulent les Forces Spéciales françaises dans le désert, auraient ensuite fait sept prisonniers parmi les survivants du raid.
Les sept prisonniers, détenus à présent par les Forces Spéciales françaises et leurs alliés de l’armée tchadienne envoyés dans la zone, seraient quatre Maliens, un Algérien, un Mauritanien et un homme du Front Polisario. Un personnage connu dans le nord du Mali, Seden Ag Hita, a en outre fait défection d’AQMI ces derniers jours. Ancien sergent-chef de la garde nationale malienne ayant rejoint le groupe islamiste Ansar ad-Dine avant de rallier les katibas d’AQMI, Seden aurait apporté la preuve du décès d’Abou Zeid durant le raid français.
DES BASES LOURDEMENT BOMBARDÉES
« C’est une certitude, il est mort et enterré » indique aussi un notable important de Kidal. A Paris, l’entourage du ministre de la Défense signalait être au courant de l’information, sans pouvoir la confirmer. Située à 160 kilomètres au nord de la ville de Kidal, la zone d’In Sensa, sur les versants de la chaîne montagneuse de l’Adrar des Ifoghas, abritait plusieurs bases d’AQMI. Ces bases, dont celles de Tinwelène et de Ticherfen, ont été lourdement bombardées par l’aviation française. C’est dans l’une d’entre elles qu’Abou Zeid serait décédé.
Considéré comme le plus sanguinaire des chefs d’AQMI, Abou Zeid détenait notamment les otages français et africains de la société Areva. Mais selon les notables de la région de Kidal, et le MNLA, ces otages ne seraient plus dans la zone de l’Adrar de Ifoghas. Confiés par Abou Zeid au commandant d’AQMI pour le « Grand Sud », Yahya Abou El Hammam, la plupart des otages seraient répartis par petits groupes cachés dans le désert au nord de Tombouctou.
Avec, PARIS MATCH
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