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France: Quand les cellules dormantes se réveillent 30 ans après 1995... Il ne faut pas se laisser intimider par les menaces de la junte militaire algérienne... [Dossier]

gherrrabi
  • 1995 : Paris, Lille et Lyon étaient touchées par une vague d'attentats terroristes, écho de ceux qui ensanglantaient l'Algérie dans la décennie 1990.

  • 2025: Le scénario de 1995 va-t-il se répéter?

Le mal élu et décrié, Abdelmadjid Tebboune s’est adressé dimanche aux algériens et s’en est pris vivement à la France

Le mal élu et décrié, s’en prend violemment, une nouvelle fois, à la France. Dans un discours prononcé dimanche 29 décembre devant les membres des deux chambres du Parlement réunies.

Vives tensions entre la France et l’Algérie

À travers son allocution du 29 décembre, le président algérien s’en est pris spécifiquement à la France, selon des extraits en arabe publiés sur le site officiel de la présidence et traduits par l’AFP. « Ceux qui disent que nous avons laissé un paradis à l’algérie devraient savoir que 90 % du peuple algérien était analphabète au moment de l’indépendance », a souligné M. Tebboune, estimant que « la colonisation a laissé l’Algérie en ruines […] ils doivent admettre qu’ils ont tué et massacré des Algériens ».

Un dossier crispe en particulier Abdelmadjid Tebboune : le Sahara occidental. Selon le chef d’État, le plan d’autonomie « sous souveraineté marocaine » défendu par Rabat est « une idée française, pas marocaine ».

Alger a retiré son ambassadeur à Paris fin juillet quand Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé aux propositions marocaines sur le Sahara occidental.

Le président algérien est revenu pour la première fois sur l’affaire de l’écrivain Boualem Sansal.

Dans son discours, le mal élu et décrié, a qualifié l’écrivain d’«imposteur», soulignant que ses déclarations sur l’appartenance historique de l’ouest algérien au Maroc étaient «inacceptables». «Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’algérie appartient à un autre État», a-t-il déclaré à l’adresse de la France.

Apologie du terrorisme: des influenceurs algériens sous OQTF, qui appelaient «à commettre des attentats en France»

À Brest et à Grenoble...., deux influenceurs algériens – connus sous les pseudonymes de «zazouyoucef» et de «imadtintin» sur TikTok – ont été arrêtés ce vendredi 3 janvier pour avoir diffusé des appels à la haine. De leur vrai nom Youcef A. et Imad Ould Brahim, tous deux faisaient l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), le renouvellement de leur titre de séjour ayant été rejeté par les autorités.

"Nique ta race toi et ta France.. Sales athés.. Inchallah ils vont te tuer.. Si tu viens en Algérie 🇩🇿 on te violera"❗️Voici un petit "florilège" d’une intervention de l’influenceuse franco-algérienne Sofia Benlemmane👇
Les services secrets algériens derrière les attentats du GIA en France en 1995
  • En 1995, la France avait pris ses distances avec le régime algérien. Les attentats auraient été un avertissement aux dirigeants français. Depuis, ceux-ci n’ont plus mis en cause le régime.

  • Selon plusieurs médias, Ali Touchent serait un agent secret algérien, et aurait reçu ses ordres des généraux algériens.

  • Les attentats de 1995 en France sont une série d’attaques terroristes qui se sont déroulées entre juillet et octobre 1995 en France, faisant 8 morts et près de 200 blessés.

  • Les attentats de 1995 font partie d'une série d'attaques de la part de la junte algérienne, qui débute avec l'assassinat de cinq Français à Alger en août 1994 puis la prise d’otage à bord d'un avion d'Air France en décembre 1994 ; et qui se poursuivra, en mars 1996, avec l'enlèvement et l’assassinat de sept moines du monastère de Tibhirine.

  • Puis le 3 décembre 1996 a lieu un attentat dans la gare de Port-Royal à Paris.

  • Les relations entre l’Algérie et la France furent très affectées par ces événements ; le président Chirac refuse de recevoir les ministres algériens. Il évoque ouvertement une possible manipulation du GIA par les services secrets algériens...

"30 ans après l’attentat du RER B à Saint-Michel, toujours pas de définition du terrorisme"

Un bruit assourdissant, une odeur âcre, une fumée noire. Le 25 juillet 1995, vers 17h30, une bouteille de gaz qui vient d’exploser dans une rame du RER B à la station Saint-Michel marque le début de la campagne d’attentats en France revendiquée par le GIA algérien.

Sept morts : Annie Aupeix, Maria-Isabel Barbosa, Véronique Brocheriou, Maria-Odette Fereira, Sandrine Girier-Dufournier, Jean Groll, Alexandre Hurtaud. Pierre Henri Froment décédera, après bien des souffrances, en novembre, au moment où sa femme mettra au monde leur deuxième fille. Le nom des victimes est très vite oublié, contrairement à celui qui commet de tels crimes et qui occupe souvent la une des médias.

L’engin explosif, placé sous un siège, composé de poudre noire, de chlorate de soude, d’écrous, de vis et de clous, était fait pour tuer, expliqueront les experts de la police nationale.

Les deux principaux auteurs de cette vague d’attentats, les Algériens Boualem Bensaïd, 37 ans, et Smaïn Aït Ali Belkacem, 37 ans, ont été condamnés par la Cour d’assises de Paris, le 30 octobre 2002, à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période sûreté de 22 ans. Le grand absent de ces procès fut Rachid Ramda, le financier de ces attentats, arrêté le 4 novembre 1995 à Londres. Pendant dix ans, le Royaume-Uni a refusé de l’extrader, en dépit des nombreuses démarches des victimes regroupées au sein de l’association SOS-Attentats (l’association s’est auto-dissoute le 20 octobre 2008). Il ne l’a été qu’en 2005, après les attentats de Londres. La Cour d’assises de Paris l’a condamné définitivement le 13 octobre 2009 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans.

Il aura fallu attendre le 11 septembre 2001 pour que le mandat d’arrêt européen se mette en place et que les procédures d’extradition au sein de l’Union européenne soient simplifiées et plus rapides. Vingt ans après les attentats de 1995, Boualem Bensaïd, également condamné comme complice de l’attentat du Musée d’Orsay le 19 octobre 1995 et auteur de celui du métro Maison-Blanche le 6 octobre 1995, continue de formuler régulièrement des demandes de mise en liberté.

Chronologie
  • 1994-1995 : structuration de quatre réseaux

Le réseau dit des poseurs de bombes du GIA se constitue en 1994. Ali Touchent dit Tarek, arrivé en France en 1988 et qui a déjà échappé aux policiers en 1993 et mars 1995 a pour mission de mettre en place un réseau conçu pour exporter le terrorisme en France. Il est en liaison avec Rachid Ramda qui finance le réseau. Ali Touchent rencontre Safé Bourada en février 1994 puis Khaled Kelkal en juillet. Les deux hommes constituent leur réseau, respectivement à Chasse-sur-Rhône et à Vaulx-en-Velin. Plus tard en juin 1995, Boualem Bensaïd dit Medhi rejoint la France avec un faux passeport tandis que Safé Bourada convoie Smaïn Aït Ali Belkacem de l’Italie jusqu’à Lille. Ce dernier constitue un réseau avec deux autres personnes. Le quatrième réseau est situé à Paris, il loue deux appartements, boulevard Ornano et rue Félicien-David qui serviront de cache. Ali Touchent disparaît et laisse la main à Boualem Bensaïd qui forme le groupe de Kelkal à la fabrication d’engins explosifs.

Selon plusieurs médias, Ali Touchent serait un agent secret algérien, et aurait reçu ses ordres des généraux algériens. Ceux-ci auraient depuis plusieurs années pris le contrôle du GIA, d’abord pour éliminer les vrais islamistes, puis pour discréditer le mouvement auprès de la population en assassinant des civils. En 1995, la France avait pris ses distances avec le régime algérien. Les attentats auraient été un avertissement aux dirigeants français. Depuis, ceux-ci n’ont plus mis en cause le régime.

  • 11 juillet 1995 : assassinat de l'imam Sahraoui

Le 11 juillet 1995, vers 18h20, l’imam Abdelbaki Sahraoui, cofondateur du Front islamique du salut (FIS, organisation concurrente du GIA), et son secrétaire sont abattus dans la mosquée de la rue Myrha dans le 18e arrondissement de Paris par deux hommes armés d’un fusil à pompe et d’un pistolet. Après l’assassinat, les deux tueurs courent quelques centaines de mètres et braquent un véhicule. L’enquête n’a jamais permis d’identifier les auteurs.

Le 15 juillet, une Seat Ibiza force un barrage de police et tire sur des policiers à Bron.

Les auteurs de l’assassinat et de la fusillade ne seront pas identifiés, même si le lien a été fait avec le réseau de Khaled Kelkal.

  • 25 juillet : attentat du RER B à Saint-Michel

Le 25 juillet à 17h30, une bouteille de gaz bourrée d’écrous explose dans le RER parisien à la gare de Saint-Michel - Notre-Dame. Le bilan final est de 8 morts et 117 blessés.

Les enquêtes seront menées par la direction nationale anti-terroriste.

  • 17 août : attentat de la place Charles-de-Gaulle

Le 17 août, une nouvelle bombe cachée dans une poubelle fait 11 blessés à Paris près de la place Charles-de-Gaulle. Il s’agit encore d’une bonbonne de gaz avec des clous.

  • 26 août : attentat raté sur une ligne TGV

Le 26 août, une bombe est découverte sur la LGV Sud-Est près de Lyon à Cailloux-sur-Fontaines. Elle était supposée exploser au passage d’un TGV.

À partir de ce moment, l’enquête policière qui piétinait bascule, les empreintes de Khaled Kelkal et de Boualem Bensaïd, dont l’existence n’est pas encore connue, sont retrouvées sur la bombe. Khaled Kelkal est rapidement identifié, et sa photo est affichée dans toute la France.

  • 3 septembre : attentat raté dans un marché parisien

Le 3 septembre à 11h, une cocotte-minute remplie de clous et d’écrous est dissimulée sous l’étal d'un marchand de légumes explose sur le marché du boulevard Richard-Lenoir dans le 11e arrondissement de Paris. Seul le couvercle de l’autocuiseur a volé en éclats, ce qui correspond probablement à l’explosion du détonateur, mais la charge principale est restée intacte. Quatre personnes sont blessées, alors que le bilan aurait pu être plus lourd si l’engin avait fonctionné.

  • 4 septembre : tentative d'attentat dans une sanisette parisienne

Le 4 septembre, une bouteille de gaz est trouvée puis désamorcée dans des toilettes publiques place Charles-Vallin à Paris, près d’une école. Elle aurait dû exploser la veille

  • 7 septembre : attentat contre une école juive de Villeurbanne

Le 7 septembre, à 16h35, une voiture piégée explose, à quinze mètres de l’une des entrées de l’école juive Nah’alat Moché, à Villeurbanne, ville mitoyenne avec Lyon. Dix minutes plus tard, la plupart des sept cents enfants présents, âgés de deux à quinze ans, devaient emprunter cette sortie. Tous les enfants étaient en classe au moment de l’explosion. Il y eut en revanche 14 blessés dont un grave parmi les passants et les parents stationnant devant l’école.

Deux jours plus tard, un important coup de filet a lieu dans le milieu des activistes islamistes lyonnais, donnant lieu à 31 interpellations et l’enquête démontre par la suite que le terroriste Khaled Kelkal est directement lié à l’attaque. Le lendemain de l’attaque, le plan Vigipirate est activé.

Le 15 septembre, le ministre de l’Intérieur Jean-Louis Debré confie au cours d’un déjeuner avec des journalistes que la sécurité militaire algérienne a orienté les policiers français sur des fausses pistes. Ces propos, immédiatement démentis, auraient été un message vers Alger sur les doutes des autorités françaises quant aux commanditaires de ces attentats.

  • 27-29 septembre : fusillade dans les monts du Lyonnais, mort de Khaled Kelkal

Le 27 septembre, un ramasseur de champignons signale à des gendarmes la présence de personnes suspectes campant dans les bois du col de Malval dans les monts du Lyonnais. Les gendarmes ne trouvent qu’un homme à qui ils demandent de présenter ses papiers. Ce dernier répond en leur tirant dessus avec un fusil à pompe. S’ensuit un échange de tirs au cours duquel l’homme, Karim Koussa, un ami de Kelkal, est touché à six reprises mais ne succombe pas. Les gendarmes distinguent une ombre s'échappant du campement, c'est Khaled Kelkal. Une R9 suspecte est aussi repérée. Deux amis de Kelkal, Abdelkader Bouhadjar et Abdelkader Mameri, originaires comme lui de Vaulx-en-Velin, sont interpellés. Ils sont chargés de le ravitailler.

Une chasse à l'homme est alors organisée pour retrouver Kelkal. Le 29 septembre, il est localisé au lieu-dit « Maison Blanche » à Vaugneray. Il tente de résister et il est abattu par les gendarmes de l'EPIGN.

La mort de Kelkal a été filmée et montrée à la télévision. De ces images s'ensuit une polémique sur les raisons exactes de sa mort. Sur le film, on constate que les gendarmes sont à proximité du corps, et on entend l'un d'eux s'écrier « Finis-le, finis-le » (20H de France 2 le 30 septembre 1995). Cependant, sur les images, il semble que Kelkal, blessé aux jambes, ait visé les gendarmes avec son arme. Contrairement aux policiers, les gendarmes sont autorisés à faire usage de leur arme même s'ils ne sont pas en état de légitime défense, mais seulement dans certaines circonstances.

Le fusil à pompe utilisé par Koussa est le même que celui qui a été utilisé les 11 et 15 juillet.

  • 6 octobre : attentat avenue d'Italie à Paris

Le 6 octobre, jour de l’enterrement de Khaled Kelkal, une bombe (bouteille de gaz avec des clous et boulons) cachée dans une poubelle explose près de la station de métro Maison-Blanche. Relativement inoffensive car repérée avant d’exploser, elle fait néanmoins 12 blessés légers. On retrouve sur la bombe les empreintes de Boualem Bensaïd. Le choix de la cible (Maison-Blanche) est supposé être une référence au lieu-dit où est abattu Kelkal.

Le lendemain, un communiqué d’un chef du GIA Djamel Zitouni, daté du 23 septembre, parvient à l’agence de presse Reuters au Caire. Il revendique officiellement le « jihad », « les frappes militaires au cœur même de la France » pour la punir de son soutien au régime d’Alger. Il est accompagné d’une lettre qui aurait été envoyée le 23 août à l’ambassade de France à Alger, sommant Jacques Chirac de se convertir à l’Islam.

  • 17 octobre : attentat du RER C

Le 17 octobre, une rame du RER C est perforée par l’explosion d’une bombe entre les gares du musée d'Orsay et de Saint-Michel - Notre-Dame vers 7 h (non loin du lieu de l’attentat du 25 juillet). Une trentaine de personnes sont blessées. Par la suite, les enquêteurs retrouveront sur Smaïn Aït Ali Belkacem une Carte Orange utilisée ce jour-là en sortie de la gare de Javel entre 6 h 52 et 7 h.

  • 1-2 novembre : arrestation de Boualem Bensaïd

En remontant la piste du « groupe Kelkal », les enquêteurs s’intéressent à Nasserdine Slimani et constatent qu’il téléphone régulièrement au numéro d’une cabine située avenue de Versailles, dans le 16e arrondissement de Paris. Toutes les cabines sont alors mises sous surveillance. À Lille, un autre réseau est surveillé par les Renseignements généraux. Le 31 octobre, les policiers assistent à la rencontre entre Slimani et Boualem Bensaïd. Le lendemain, c’est ce dernier qui appelle le groupe des « Lillois » afin de préparer un nouvel attentat sur le marché de Wazemmes. Il est arrêté le jour même, et le groupe lillois dès le lendemain.

Rachid Ramda est arrêté à Londres le 4 novembre27, ainsi que Safé Bourada à Paris le 9 novembre. La comptabilité de la campagne d’attentats est retrouvée chez Rachid Ramda qui a financé 123 959 francs à Boualem Bensaïd et Ali Touchent en voyages, logements, bonbonnes de gaz, poudre noire, désherbant, piles, réveils, ampoules et mitraille.

Le 21 décembre, les enquêteurs localisent Ali Touchent à Lyon mais celui-ci a disparu. Selon la police algérienne, il est abattu en Algérie le 23 mai 1997.

Djamel Zitouni, l’agent des services secret algériens

 Djamel Zitouni, alias Abou hadj arab Amine, né le 5 janvier 1964 à Birkhadem dans la banlieue d’Alger, en Algérie et mort le 16 juillet 1996 (à 32 ans) aux environs de Tamesguida. D’anciens agents des services secrets algériens (exilés) ont révélé, à partir de 1997, que Zitouni et ses semblables travaillaient pour l’armée algérienne (en tant qu’infiltrés au sein du GIA), et pratiquaient une politique de contre-insurrection par la terreur, destinée à rompre le lien et la sympathie que la population. 

Un juge estime «sérieuse» la thèse d’un lien entre GIA et armée algérienne

Le juge-antiterroriste Marc Trévidic, chargé de l’enquête sur l’assassinat des moines de Tibéhirine, vient de demander au gouvernement la levée du secret-défense sur tous les documents susceptibles d’accréditer la thèse selon laquelle Djamel Zitouni (photo), l’ancien chef du Groupe islamique armé (GIA), était en réalité un agent des services secrets algériens….⇒ Lire la suite

Tout au long de l’été 1995, alors que Jacques Chirac vient d’être élu à la présidence de la République, la France connaît une spectaculaire série d’attentats à la bombe, faisant dix morts et quelque deux cents blessés. Dès la fin de l’été, la police française arrête la plupart de leurs exécutants. Il s’agit le plus souvent de jeunes islamistes radicaux des banlieues françaises, dont Khaled Kelkal, qui sera abattu par les gendarmes le 29 septembre 1995, mais aussi d’islamistes plus aguerris venus d’Algérie pour diriger cette campagne d’attentats. Officiellement, ils se revendiquent du Groupe islamique armé (GIA), alors dirigé par Djamel Zitouni. Mais, au sein des services français, on s’interroge rapidement sur les liens que certains des poseurs de bombes entretiennent avec les services secrets de l’armée algérienne (le Département de renseignement et de sécurité, DRS, ex-Sécurité militaire) : « C’est vrai qu’une des réflexions de la DST, se souvient Alain Marsaud, ancien magistrat antiterroriste, a été de constater que dès qu’on remontait les réseaux Kelkal, on tombait sur des gens des services officiels algériens. » Les services français repéreront notamment un certain Ali Touchent, qui apparaît dans le dossier comme le principal organisateur de la campagne d’attentats mais échappera aux arrestations et se réfugiera, juste après l’opération, en Algérie. Malgré cette incapacité de la justice à mettre la main sur le principal organisateur des attentats, et donc à identifier leurs commanditaires, ils seront officiellement attribués à Djamel Zitouni…

L’exemple palpable de ce machiavélisme du gouvernement Algérien est l’assassinat des 7 moines trappistes de Tibhirine. Enlevés le 27 Mars 1996, les têtes de ces 7 moines seront retrouvées décapitées deux mois plus tard. L’assassinat sera revendiqué comme son habitude par le GIA. Dans le livre « Le crime de Tibhirine, révélations sur les responsables » paru en 2011, des anciens agents du DRS avouent que les moines ont été enlevés sur ordre du général Smain Lamari, ancien chef du DRS. L’objectif poursuivi selon ses anciens agents étaient tout simplement de non seulement d’empêcher aux moines de soigner les combattants du GIA qui n’était pas sous le contrôle des DRS, mais aussi de discréditer les islamistes du FIS.

Mourad Bouakaz, qui affirme être un ancien informateur des services secrets algériens à Oran, dit de Djamel Zitouni, ancien chef du Groupe islamique armé (GIA) ayant revendiqué en 1996 l’enlèvement des moines de Tibhirine, qu’il est « un agent des services algériens« . Il le sait grâce à son expérience de « leurs méthodes de travail, qui n’ont pas changé« .

Le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), pour lequel il aurait travaillé dès 2007, lui a demandé de « monter au maquis pour [se] faire passer pour un islamiste. Et si j’y étais monté, peut-être aurais-je reçu le commandement de tuer ou de faire des attentats. C’est pour ça que j’ai fui en France« , affirme Mourad Bouakaz, réfugié dans l’Hexagone depuis quelques mois. Il a été entendu en janvier dernier à Paris par le juge Marc Trévidic, chargé de l’enquête.

Son chef, le colonel « Rostom », lui a dit un jour : « Bouakaz, tu nous fais peur. Si tu nous trahis un jour, on va te faire comme Djebbar M’henna a fait aux sept moines français. Il était colonel au CTRI [Centre territorial de recherche et d’investigation de Blida, une ville proche de Tibhirine] au moment de l’enlèvement des moines« , affirme-t-il. Le colonel Djebbar M’henna travaillait sous les ordres des généraux Smaïn Lamari et Mohamed Médiène, dit « Toufik ».

« Aujourd’hui, j’ai compris que Djebbar M’henna est celui qui a exécuté, de près ou de loin, les moines français », accuse Mourad Bouakaz, considéré en Algérie « comme un traître« … « Je sais que j’aurai des représailles, mais je dis la vérité pour que ces criminels soient punis par la loi. »


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